Découvrez Julia Jean-Baptiste, une artiste talentueuse qui a récemment sorti son premier album intitulé "Cinérama". Bercée par la musique depuis son enfance, Julia puise son inspiration dans les émotions et les moments de la vie quotidienne pour créer des chansons solaires et rythmées. Avec L’Exception, plongez dans son univers musical unique où mélodies entraînantes et paroles sincères se rencontrent.


Interview Julia Jean-Baptiste


Julia, as-tu toujours été destinée à être une artiste ? D’où vient ce goût pour la musique ?



J’ai grandi dans une famille où la musique était omniprésente. Petite, on chantait à la fin des repas avec les ami.e.s de mes parents, la chanson a toujours été super présente à la maison, et vécue comme un moment de partage, de pur plaisir. Pour autant, c’est au cours de ma vingtaine que j’ai vraiment commencé à me dire que j’avais envie de raconter mes propres histoires, et assez récemment que je fais la musique comme j’ai vraiment envie de la faire, celle qui sommeillait surement dans mon coeur de petite fille depuis toujours !

Quelles sont tes inspirations pour créer de nouvelles chansons ? As-tu un processus créatif spécifique ?



J’ai écrit la plupart des chansons de mon album sur mon canapé dans mon salon, probablement l’endroit où je me sens le mieux, c’est ma safe place. J’adore écrire le matin au réveil, je suis une personne du matin, à 22h il n’y souvent plus beaucoup d’inspiration dans mon corps, contrairement à beaucoup de musiciens qui écrivent la nuit. Il y a quelque chose avec le matin que je trouve merveilleux, c’est comme un nouveau commencement, tout me semble possible. En général, mes chansons viennent d’une mélodie et j’écris la suite avec ma guitare, un vieux carnet, en buvant mon café et en enregistrant avec mon dictaphone. Je dois avoir des centaines de notes vocales, de chansons plus ou moins finies dans mon téléphone, il faudrait que je fasse un tri un de ces jours… Puis je continue l’écriture et entame la production en studio avec Jean Sylvain Le Gouic (Juveniles, qui a produit mon album). J’aime bien battre le fer quand il est chaud et enregistrer une première version d’une chanson assez vite, quand l’émotion fraiche de l’écriture est là.

En janvier 2023, tu as sorti ton premier album Cinérama. Peux-tu nous expliquer ce que tu as voulu retranscrire à travers cet album ?



Cet album s’est écrit dans la douceur, dans beaucoup d’amour, au cours des deux dernières années. Il n’y avait pas de fil rouge mais arrivée à la fin de l’enregistrement, j’ai réalisé qu’il parlait beaucoup d'émotions, des miennes et de celles des autres, mais aussi du temps qui passe, des liens qui se font et se défont, de moments suspendus qu’on ne prend pas toujours le temps d’apprécier, de la vie en quelque sorte. Un jour, en lisant un article sur le cinéma, je suis tombée sur ce mot, Cinérama, et je l’ai trouvé superbe. C’est un procédé cinématographique qui permettait au cours du XXè siècle de projeter une image panoramique sur un très large écran courbé. J’ai trouvé que ça résonnait si bien avec ce disque qui est un peu un panorama de la vie à 180 degrés.

Interview avec Julia Jean-Baptiste

Dans cet album, on retrouve des chansons qui traitent des thèmes tels que les amitiés perdues, les jours sans amour ou la nostalgie comme « Le Désamour », « Avant ou Après » ou encore « Serra do mar ».
Cependant, il y a toujours cette touche solaire et rythmée, c’est aussi de cette façon que tu gères tes émotions dans la vie de tous les jours ?



Absolument. J’ai eu la chance de grandir entourée de femmes très fortes qui malgré les tsunamis de la vie, m’ont montré que même au milieu de l’orage, la lumière gagne toujours. C’est aussi ce que j’aime dans la musique, danser sur les déconvenues, les chagrins, les sentiments au goût amer. J’adore la bossa nova depuis toujours et au Brésil, il y a ce mot « saudade » qui n’a pas d’équivalent en français, mais qu’on peut traduire par de la mélancolie heureuse. J’adore cette image, la mélancolie heureuse. C’est la magie de la musique, faire du bien au coeur et au corps même quand on raconte les nuances de la vie.

D’ailleurs, quel est le sentiment quand on sort son premier gros projet ?



Cet album m’a tellement apporté. J’ai ressenti de vraies grandes joies en l’écrivant, tant d’un point de vue personnel qu’en rencontres humaines. J’ai tendance à beaucoup douter de moi, à me questionner sur pas mal de choses et mettre des mots sur ses émotions, ce n’est pas toujours évident, mais c’est salvateur. L’écriture de ce disque m’a vraiment fait grandir, je me suis fait confiance et j’ai eu la chance d’être très bien entourée, notamment par Jean Sylvain Le Gouic avec qui on l’a fait main dans la main. On a passé plusieurs semaines en studio avec les musiciens - plus d’une dizaine ont joué sur l’album - à donner vie à ces chansons écrites pour la plupart dans mon salon et cette période était vraiment incroyable, j’en garde un souvenir très doux. Après il y a eu les mois d’attente, pour préparer la sortie, et c’était un peu plus difficilement émotionnellement car je suis la pire des impatientes. J’avais tellement hâte qu’il voit le jour ! Alors quand il est sorti ça a été le feu, une excitation folle mêlée à une touche d’appréhension mais surtout beaucoup de joie. Je n’ai pas envie de faire de la musique dans la douleur.

Quelle est la musique que tu as préféré écrire de l’album Cinérama ? Pourquoi ?



C’est une question difficile mais je crois que c’est Music-hall. J’ai écrit cette chanson d’une traite, la phrase « Quand la lumière s’allume, elle redevient tigresse » m’est venue un matin dans la douche ! C’est assez drôle pour être raconté haha ! Je suis sortie comme une furie et j’ai dégainé mon téléphone pour enregistrer ce refrain qui est sorti de moi de façon animale. Quand je chante cette chanson sur scène, j’ai l’impression d’être quelqu’un d’autre. Je ne sais pas trop comment l’expliquer. Elle parle d’une ancienne danseuse de Music-hall à la retraite qui se revoit dans ses heures de gloires sur les planches de la scène, sous les projecteurs, et qui retrouve la lumière et sa force intérieure. En l’écrivant, j’ai pensé à ma mamie que, petite, j’imaginais star de Broadway. Elle me chantait des chansons et j’étais sûre qu’elle avait eu une vie cachée… C’est un peu un hymne pour toutes les femmes, nous sommes toutes des tigresses, il n’y a qu’à appuyer sur l’interrupteur pour que notre feu se déploie !

Interview avec Julia Jean-Baptiste

De notre côté, on a eu un gros coup de cœur pour le titre « Adlib », peux-tu nous en parler ?



C’est une chanson d’amour, un amour pur et évident. Je l’ai écrite en tombant follement amoureuse. Adlib en musique, ça veut dire infini, en boucle, jusqu’à plus soif, encore et encore. L’amour, on a pas envie que ça s’arrête. L’amour, le vrai, ça éloigne les ombres, ça réchauffe, ça donne de la force, ça remplit. J’avais envie d’un morceau piano-voix, très dénudé, au plus proche du sentiment amoureux, chaud et susurré. C’est un peu une déclaration d’amour à l’amour je crois, cette chanson.

Est-ce qu’il y a un.e artiste avec qui tu rêves de collaborer ? Pourquoi ?



J’adorerais travailler avec Dayglow, un artiste américain que j’ai découvert il y a quelques temps et que j’écoute en boucle. Il a une manière de travailler l’harmonie de façon ultra pop et efficace que j’admire énormément. Je pense qu’on a grandi avec beaucoup de figures communes, Billy Joel, la bossa nova de Joao Gilberto, mais il a une production hyper moderne alors que moi j’ai un peu peur des synthétiseurs. C’est un peu débile, j’aime trop la musique organique pour m’en approcher de trop près, mais j’adore sa manière de les utiliser, il y a toujours du grain sur ses productions, et puis il me donne envie de danser jusqu’à l’aube !

Julia, tu seras le 15 juin 2023 sur scène à La Marbrerie Montreuil, as-tu un rituel avant de performer devant des centaines de personnes ?



En général, je me mets seule dans ma loge au moins 30 minutes avant le début d’un concert. Je fais des exercices de respiration et je me regarde droit dans les yeux dans le miroir en me disant « t’as trop de chance de faire ce métier, vas-y et prends du plaisir ». Ça fait immédiatement redescendre mon trac. Je pense que ça marche aussi avant pas mal de challenges dans la vie. Quand un truc nous fait peur, se rappeler pourquoi on le fait et se dire qu’on en est capable, droit dans les yeux, ça aide. Puis je saute aussi, sur place, en secouant les bras. C’est assez particulier à voir et à faire mais je vous jure que ça donne des ailes !

Interview avec Julia Jean-Baptiste

Comment définirais-tu ton style vestimentaire ? Est-il aussi coloré que ta musique ou il varie en fonction de tes émotions ?



Il varie pas mal, mais j’ai toujours une touche de couleur. Les couleurs, ça me fait du bien. Je n’ai jamais été très inspirée par le noir, même si je trouve ça hyper élégant. J’aime bien m’amuser avec les vêtements, j’adore les imprimés pop, les couleurs franches, mixées avec des pièces plus intemporelles, souvent vintages. Les vêtements, ça me donne confiance en moi, et ça raconte une histoire aussi. Donc en fonction de mes humeurs, l’histoire varie !

Est-ce qu'il y a des marques que tu affectionnes chez L'Exception ?



Je suis fan de Bobo Choses, qui propose des vêtements hyper colorés et funs, j’ai notamment un sweatshirt rouge de chez eux que je mets 3 fois par semaine depuis plusieurs mois. C’est mon vêtement doudou pour les jours un peu moins ensoleillés !

Quelle est la tenue type de Julia Jean-Baptiste un soir de concert ?



S’il n’y en avait qu’une à garder, ce serait un costume marron et un haut rose bonbon. J’aime bien la dualité des vêtements, jouer avec des pièces dites masculines et les twister avec quelque chose d’ultra pop. Sur scène, j’ai besoin de me sentir confortable mais j’adore jouer avec des vêtements que je ne porterai peut-être pas dans la vie de tous les jours. C’est un lieu où on peut tout se permettre. Je suis fan de David Bowie depuis toujours, il avait une manière de jouer avec les codes, les matières, surtout à la période Glam Rock, ma période préférée, rien ne l’arrêtait. C’est ultra inspirant. Je n’ai pas encore porté de platform shoes sur scène mais on est à l’abri de rien…!

De belles choses à venir prochainement à nous partager ?



Je pars faire des concerts en France et à l’étranger dans les mois qui viennent, notamment au Liban et à Montréal, j’ai vraiment hâte de vivre ces moments, de chanter mes chansons le plus loin possible ! Dans quelques semaines, je sors une version brésilienne d’Adlib que j’ai faite avec mon ami et producteur brésilien Diogo Strausz, pour bien commencer l'été… Vivement !


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Interview avec Julia Jean-Baptiste

CREDIT PHOTOS : Melodie Roux-Dufort

Retrouvez le clip du titre « Music-Hall »




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