par L'Exception, le 19 décembre 2022
Marque de maroquinerie ECO X CEPTION engagée dans une démarche éthique et plus respectueuse de l’environnement, Thyrs s’articule autour d’une gamme de sacs qui revisitent les essentiels de notre quotidien dans une palette colorée. L’Exception a pu interviewer la fondatrice de la marque, Delphine Labordes, qui nous a présenté la philosophie de Thyrs.
L'Exception :
D’où vous est venue l’inspiration pour le nom “Thyrs” ?
Delphine : Le nom Thyrs est inspiré de «Thyrse». Dans la mythologie grecque, il s’agit d’un grand bâton entouré de lierre, terminé par une pomme de pin. Il évoque notre démarche engagée, notre « marche » vers une mode plus responsable.
Pourriez-vous me décrire le début de l’aventure Thyrs ? Quel a été l’élément déclencheur ?
Delphine : J’ai occupé des postes de direction de collections pour différentes maisons et marques de mode. Depuis quelques années et plus particulièrement depuis la période du premier confinement, je vivais de plus en plus mal les rythmes des collections effrénés, les surproductions, un certain gâchis des ressources,…
Ce n'était plus en phase avec mes valeurs personnelles. J’ai alors voulu travailler sur un projet qui propose une mode plus durable et respectueuse de l’environnement et des hommes. J’ai aussi eu envie d’exprimer ma créativité, ce que je ne pouvais pas faire jusqu’à présent. Et je voulais changer mon approche des collections : en faisant moins de modèles et des petites séries pour éviter la surproduction. Enfin, j’avais un désir d’autonomie et d’entreprenariat. Le projet de création de la marque THYRS a démarré en février 2020 avec l’aide de mon mari, et le site a ouvert en novembre 2020.
Quelle est votre inspiration pour les sacs Thyrs ? Comment définiriez-vous la marque en termes de style ?
Delphine : La marque Thyrs revisite les essentiels de notre quotidien et propose une palette colorée: besaces, messenger bags, tote bags, sacs à dos... Je recherche un design épuré, assez intemporel avec un haut niveau de qualité et une forte identité visuelle. Des modèles qui sont faits pour durer, durables au sens propre du terme.
L’inspiration vient des besaces des années 90 en toile colorée, de modèles vintages, de détails de sellerie…Des sacs pour tous les jours, légers, faciles à porter, à la fois décontractés et chics, qui s'éloignent du sportswear.
Pouvez-vous nous présenter certaines des matières éco-responsables et/ou plus éthiques que vous utilisez pour la confection de vos sacs ?
Delphine : Nous travaillons des matières avec une approche éco-responsable, certifiées et sourcées le plus localement possible.
Le double-twill de notre ligne principale est fait de 60% coton biologique certifié GOTS et Fairtrade et de 40% de polyester recyclé. Le polyester recyclé nécessite 35% d’énergie en moins et dégage 59% d’émission de CO² en moins que le polyester classique.
Nous avons par ailleurs sélectionné une fourrure vegan à base de chanvre. Cette fourrure est tricotée dans les Vosges, à partir de chanvre et de polyester recyclé, contrairement à la plupart des fausses fourrures qui sont faites entièrement à partir de matières synthétiques fabriquées à partir du pétrole. Le chanvre est l’une des matières les plus écologiques qui soit. Il ne nécessite en effet que très peu d’eau et aucun pesticide.
Nous proposons aussi un modèle réalisé à partir de Piñatex®. Il s’agit d’une matière alternative au cuir, faite à partir de fibres extraites de feuilles d’ananas. Cela permet de réutiliser les feuilles de la plante d’ananas qui sont traditionnellement jetées ou brûlées. Le Piñatex® est donc fabriqué à partir d’un déchet naturel, en faisant appel à une faible consommation d’eau et sans utiliser de produit chimique nocif.
Vos cuirs sont tannés végétalement, pouvez-vous nous en dire plus sur ce procédé ?
Delphine : Nos modèles sont réalisés en tissu écoresponsable avec des détails en cuir à tannage végétal. Il s’agit d’un cuir naturel dont le tannage est réalisé à partir d’huiles et de tannins végétaux, dans le cas de notre cuir, à base d’extraits de châtaignier et de quebracho. Le tannage végétal garantit une qualité, une durabilité et un aspect remarquable tout en limitant considérablement le bilan écologique de notre cuir : il n'implique pas de substances toxiques pour l'homme ou l'environnement. Notre cuir est même certifié Ecotan (label certifiant le tannage végétal), utilisant des teintures telles qu’il en est recyclable, il répond alors aux critères du label Cradle to Cradle (label garantissant la réutilisation des produits).
Vos matières et procédés bénéficient de nombreuses certifications garantissant qualité, éthique et éco-responsabilité. Vous faites également en sorte d’avoir une grande traçabilité et d’être transparents avec vos clients sur ces aspects. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi il vous semble important d’assurer cette traçabilité ainsi que de bénéficier de ces labels ?
Delphine : Effectivement, nous nous efforçons de proposer des matières et traitements (filature, teinture, contre-collage…) qui sont certifiés : GOTS, Fairtrade, Oeko-Tex Standard 100, GRS, Reach… C'est une contrainte forte, mais cela nous permet d’être surs de la provenance et de la traçabilité des éléments composants de nos sacs et des conditions éthiques de production.
Vis-à-vis de nos clients, qui peuvent être parfois perdus avec les notions d'écoresponsabilité, il s’agit d’une caution extérieure qui les assure du bien fondé de notre démarche écoresponsable. Cet enjeu est aussi bien celui des marques d'accessoires que celui des marques de prêt-à-porter.
Et par ailleurs, depuis décembre 2021 nous avons rejoint le programme maroquinerie de LA CASERNE, l’accélérateur de mode responsable dédié à la filière mode et luxe.
Vous produisez localement en France. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos ateliers français ? Concernant le sourcing des matières, est-il important pour vous de vous rapprocher de partenaires plus locaux ?
Delphine : Nos sacs sont confectionnés artisanalement en France, dans le respect du savoir-faire maroquinier. Nous travaillons avec deux ateliers partenaires, l’un en Ile de France l’autre en Normandie. Ce sont de petites structures de 10-15 personnes, dont l’une en phase de développement. L’un des deux ateliers fait travailler quelques personnes en situation de handicap léger. Nous avons « grandi » ensemble dans notre développement respectif.
En plus d'un contrôle des conditions de production environnementales et sociales, nous cherchons à produire au plus près pour un impact carbone minimal. Nous privilégions donc les matières sourcées en France ou en Europe (Italie, Belgique, Espagne), chez des fournisseurs tels que Charvet, Telatex, Peltex,…
Dans une volonté de transparence, nos lignes de sacs sont nommées par leur rayon de fabrication : 272KM, 404KM,... Et nous affichons sur notre site les localisations de toutes les étapes de fabrication depuis la fibre utilisée. Notre démarche vise à sensibiliser les clients, qu'ils soient plus vigilants lorsqu’ils font un achat, que nous avancions tous vers une mode plus responsable.
L'Exception :
D’où vous est venue l’inspiration pour le nom “Thyrs” ?
Delphine : Le nom Thyrs est inspiré de «Thyrse». Dans la mythologie grecque, il s’agit d’un grand bâton entouré de lierre, terminé par une pomme de pin. Il évoque notre démarche engagée, notre « marche » vers une mode plus responsable.
Pourriez-vous me décrire le début de l’aventure Thyrs ? Quel a été l’élément déclencheur ?
Delphine : J’ai occupé des postes de direction de collections pour différentes maisons et marques de mode. Depuis quelques années et plus particulièrement depuis la période du premier confinement, je vivais de plus en plus mal les rythmes des collections effrénés, les surproductions, un certain gâchis des ressources,…
Ce n'était plus en phase avec mes valeurs personnelles. J’ai alors voulu travailler sur un projet qui propose une mode plus durable et respectueuse de l’environnement et des hommes. J’ai aussi eu envie d’exprimer ma créativité, ce que je ne pouvais pas faire jusqu’à présent. Et je voulais changer mon approche des collections : en faisant moins de modèles et des petites séries pour éviter la surproduction. Enfin, j’avais un désir d’autonomie et d’entreprenariat. Le projet de création de la marque THYRS a démarré en février 2020 avec l’aide de mon mari, et le site a ouvert en novembre 2020.
Quelle est votre inspiration pour les sacs Thyrs ? Comment définiriez-vous la marque en termes de style ?
Delphine : La marque Thyrs revisite les essentiels de notre quotidien et propose une palette colorée: besaces, messenger bags, tote bags, sacs à dos... Je recherche un design épuré, assez intemporel avec un haut niveau de qualité et une forte identité visuelle. Des modèles qui sont faits pour durer, durables au sens propre du terme.
L’inspiration vient des besaces des années 90 en toile colorée, de modèles vintages, de détails de sellerie…Des sacs pour tous les jours, légers, faciles à porter, à la fois décontractés et chics, qui s'éloignent du sportswear.
Pouvez-vous nous présenter certaines des matières éco-responsables et/ou plus éthiques que vous utilisez pour la confection de vos sacs ?
Delphine : Nous travaillons des matières avec une approche éco-responsable, certifiées et sourcées le plus localement possible.
Le double-twill de notre ligne principale est fait de 60% coton biologique certifié GOTS et Fairtrade et de 40% de polyester recyclé. Le polyester recyclé nécessite 35% d’énergie en moins et dégage 59% d’émission de CO² en moins que le polyester classique.
Nous avons par ailleurs sélectionné une fourrure vegan à base de chanvre. Cette fourrure est tricotée dans les Vosges, à partir de chanvre et de polyester recyclé, contrairement à la plupart des fausses fourrures qui sont faites entièrement à partir de matières synthétiques fabriquées à partir du pétrole. Le chanvre est l’une des matières les plus écologiques qui soit. Il ne nécessite en effet que très peu d’eau et aucun pesticide.
Nous proposons aussi un modèle réalisé à partir de Piñatex®. Il s’agit d’une matière alternative au cuir, faite à partir de fibres extraites de feuilles d’ananas. Cela permet de réutiliser les feuilles de la plante d’ananas qui sont traditionnellement jetées ou brûlées. Le Piñatex® est donc fabriqué à partir d’un déchet naturel, en faisant appel à une faible consommation d’eau et sans utiliser de produit chimique nocif.
Vos cuirs sont tannés végétalement, pouvez-vous nous en dire plus sur ce procédé ?
Delphine : Nos modèles sont réalisés en tissu écoresponsable avec des détails en cuir à tannage végétal. Il s’agit d’un cuir naturel dont le tannage est réalisé à partir d’huiles et de tannins végétaux, dans le cas de notre cuir, à base d’extraits de châtaignier et de quebracho. Le tannage végétal garantit une qualité, une durabilité et un aspect remarquable tout en limitant considérablement le bilan écologique de notre cuir : il n'implique pas de substances toxiques pour l'homme ou l'environnement. Notre cuir est même certifié Ecotan (label certifiant le tannage végétal), utilisant des teintures telles qu’il en est recyclable, il répond alors aux critères du label Cradle to Cradle (label garantissant la réutilisation des produits).
Vos matières et procédés bénéficient de nombreuses certifications garantissant qualité, éthique et éco-responsabilité. Vous faites également en sorte d’avoir une grande traçabilité et d’être transparents avec vos clients sur ces aspects. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi il vous semble important d’assurer cette traçabilité ainsi que de bénéficier de ces labels ?
Delphine : Effectivement, nous nous efforçons de proposer des matières et traitements (filature, teinture, contre-collage…) qui sont certifiés : GOTS, Fairtrade, Oeko-Tex Standard 100, GRS, Reach… C'est une contrainte forte, mais cela nous permet d’être surs de la provenance et de la traçabilité des éléments composants de nos sacs et des conditions éthiques de production.
Vis-à-vis de nos clients, qui peuvent être parfois perdus avec les notions d'écoresponsabilité, il s’agit d’une caution extérieure qui les assure du bien fondé de notre démarche écoresponsable. Cet enjeu est aussi bien celui des marques d'accessoires que celui des marques de prêt-à-porter.
Et par ailleurs, depuis décembre 2021 nous avons rejoint le programme maroquinerie de LA CASERNE, l’accélérateur de mode responsable dédié à la filière mode et luxe.
Vous produisez localement en France. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos ateliers français ? Concernant le sourcing des matières, est-il important pour vous de vous rapprocher de partenaires plus locaux ?
Delphine : Nos sacs sont confectionnés artisanalement en France, dans le respect du savoir-faire maroquinier. Nous travaillons avec deux ateliers partenaires, l’un en Ile de France l’autre en Normandie. Ce sont de petites structures de 10-15 personnes, dont l’une en phase de développement. L’un des deux ateliers fait travailler quelques personnes en situation de handicap léger. Nous avons « grandi » ensemble dans notre développement respectif.
En plus d'un contrôle des conditions de production environnementales et sociales, nous cherchons à produire au plus près pour un impact carbone minimal. Nous privilégions donc les matières sourcées en France ou en Europe (Italie, Belgique, Espagne), chez des fournisseurs tels que Charvet, Telatex, Peltex,…
Dans une volonté de transparence, nos lignes de sacs sont nommées par leur rayon de fabrication : 272KM, 404KM,... Et nous affichons sur notre site les localisations de toutes les étapes de fabrication depuis la fibre utilisée. Notre démarche vise à sensibiliser les clients, qu'ils soient plus vigilants lorsqu’ils font un achat, que nous avancions tous vers une mode plus responsable.
