En créant HAPPY HAUS, j’avais l’intuition qu’il fallait ralentir, consommer moins pour consommer mieux. Choisir des matières belles, nobles et robustes qui durent et s’embellissent avec le temps, des matières qui agressent le moins possible notre environnement, en étant le plus souvent issues de la nature et pour réaliser des vêtements simples, pures et féminins qui ne se démodent pas et que l’on aime porter, et reporter…
C’est pour cela qu’en imaginant HAPPY HAUS, j’ai d’abord voulu proposer un style et ne pas chercher à être à la mode. Car la mode se démode aussi vite qu’elle se créer et nous pousse à consommer sans savoir ce que l’on veut, ce que l’on est. J’ai au contraire voulu proposer un vestiaire qui se porterait toute l’année autour de quelques modèles, volontairement peu nombreux, longtemps réfléchis pour qu’ils deviennent évidents et répondent à mon engagement. Quelques robes, quelques pantalons, un manteau, une ou deux vestes, une tunique comme des essentiels réalisés dans des matériaux simples et nobles à l’image du coton et du denim que je porte tout le temps. Et puis sans céder au rythme des saisons que la mode veut nous imposer, j’ai souhaité proposer que ces modèles soient déclinés dans des lins écologiques pour les périodes de plus en plus fréquentes dans le monde où il fait très chaud, ou dans des laines tissées le plus naturellement pour les vagues de grand froid. Ces déclinaisons poursuivent la même philosophie de consommer moins pour vivre mieux, car elles aussi se porteront longtemps, année après année, saison après saison.
C’est justement de RALENTIR ! De Consommer moins pour consommer mieux et vivre mieux… En cela, la crise sanitaire que nous traversons rejoint cette intuition, et nous l’impose. Il faudra essayer de ne pas l’oublier après.
Mais pour moi le slow fashion, c’est aussi d’essayer lorsque cela est possible de produire et de consommer au plus près de là où l’on vit. C’est pourquoi je suis ravie de pouvoir tisser mes toiles de coton biologique en France à côté de Lyon, ou encore certains de mes accessoires comme les boutons toujours réalisés en bois ou en corozo.
HAPPY HAUS est une vraie rencontre entre la France et l’Allemagne, car elle est aussi le fruit de la rencontre avec mon mari qui est français. Nous avons créé notre marque ensemble, nous l’avons imaginée ensemble, nous l’a créons ensemble, nous dessinons ensemble, nous la portons ensemble… Bref, c’est un peu notre troisième enfant, à côté de nos filles Anouk et Danah !
Mon éducation allemande m’a offert la simplicité, la nonchalance peut-être, l’écologie surtout. Pour moi, HAPPY HAUS ne pouvait être qu’une simple marque de vêtements, elle devait porter mon engagement que j’ai depuis l’enfance et être consciente de notre environnement.
Elle a évidemment, comme pour tout le monde, changé mon quotidien, ma façon de travailler. Car en une journée, tout s’est arrêté ! Nos usines, nos boutiques, nos livraisons… Après la sidération provoquée par cette situation exceptionnelle, nous avons recommencé à penser à la marque, à la suite avec la certitude qu’il fallait continuer à être différent, à refuser le rythme que veut nous imposer le business de la mode et la concurrence entre les marques. J’ai envie de me faire plaisir, d’être libre, et de ne rien m’interdire. J’ai aussi envie de nouer une relation plus forte, plus directe et plus régulière avec toutes celles et tous ceux qui me suivent et qui apprécient mon travail.
Dans notre petit village à quelques kilomètres de Paris, j’ai remarqué plusieurs jours après le début du confinement qu’il y avait encore beaucoup de personnes, parfois âgées, faisant leurs courses le visage découvert et donc exposées au risque. Face à cette situation, j’ai ressenti le besoin de faire quelque chose autour de moi, à mon niveau, pour aider toutes ces personnes qui m’entourent à se protéger. J’ai donc demandé à notre usine en Pologne, qui était quasiment à l’arrêt depuis plusieurs jours, de lancer la production de mille masques avec nos stocks de denim certifié DETOX par GREENPEACE et de lin biologique qui auraient dû nous permettre de fabriquer nos robes, nos pantalons et nos combinaisons.
Et pour pouvoir démultiplier nos dons, nous avons proposé un principe simple et solidaire : un masque acheté dix euros nous permet d’en produire trois autres, qui eux seront offerts.
Au début, nous avions prévu de les offrir aux personnes de notre village, les commerçants, les éboueurs, les personnels municipaux, mais face au succès de notre initiative et au nombre important de masques que nous pouvions offrir, nous avons contacté les Restos du coeur qui ont des besoins immenses. C’est ainsi que HAPPY HAUS est devenu le partenaire des RESTOS DU COEUR pour les aider dans cette période difficile. Nous nous sommes engagés à leur en livrer au moins 2000, mais ce devrait être beaucoup plus…
C’est pour moi, une immense fierté.
Ça a été pour moi un grand plaisir et une évidence ! D’abord parce que L’EXCEPTION a été l’un des tout premiers à nous remarquer lorsque j’ai créé HAPPY HAUS et à nous faire entrer dans sa sélection. Mais aussi parce que cette plateforme est l’une des plus prestigieuses et des plus pointues dans le monde de la mode. Or, je suis convaincue que les masques vont devenir LE nouvel accessoire de mode ! Un accessoire obligatoire. C’est comme cela que j’ai créé les nôtres, avec la même attention que lorsque je propose une robe ou une combinaison. Les tissus que j’ai sélectionnés pour les masques HAPPY HAUS X L’EXCEPTION sont nos lins et nos cotons bio tissés pour nous. Je crois qu’ils sont beaux, élégants, tout simplement.
Soyons solidaires.