par L'Exception, le 14 février 2023
Découvrez nos marques ECO X CEPTION, des marques qui font avancer la mode dans la bonne direction. Nous avons pu échanger avec Romain Trebuil, fondateur de la marque, sur la philosophie d'éco-conception de Circle.
Romain : J’ai une passion depuis toujours, qui est celle du sport. J’ai fait du cross, du ski, du tennis. Le sport a alimenté ma vie et il accompagne mon quotidien. Je suis aussi passionné d’économie et je m’intéresse beaucoup à l’économie circulaire. C’est pourquoi j’avais envie de me lancer là dedans.
J’ai voyagé partout dans le monde, et mes voyages m’ont fait comprendre à quel point nos paysages étaient frappés par la pollution plastique et microplastique.
Lorsque je suis revenu à Paris, un jour, je me suis mis à courir. Alors que j’ouvrai ma garde-robe, je me suis rendu compte que mes produits de sport étaient tout l’inverse du reste de mes vêtements : fabriqués à l’autre bout du monde, matières issues du plastique lui-même dérivé du pétrole…
Pour moi, ça semblait super contradictoire : tous les grands sportifs sont engagés pour la nature, surtout ceux qui pratiquent un sport outdoor. Pourtant, nos équipements sportifs ne se retrouvent pas du tout là-dedans.
Le grand principe de Circle, c’est d’avoir des produits de sport éco-concus en boucle fermée. On fait en sorte d’avoir un éco-design en amont de la production, et on construit un cahier des charges rigoureux. On fabrique également nos produits en Europe.
Romain : Cette démarche circulaire a été mise en place progressivement. Le produit Circle doit durer dans le temps, la priorité est donc de penser en amont à la fin de vie du produit. Le but, c’est d’activer les solutions de fin de vie le plus tard possible, c'est-à-dire que le produit doit durer très longtemps.
Une des solutions, c’est de réparer le produit. Nous sommes en train de travailler sur la gestion de la fin de vie du produit, que l’on va lancer dans les mois qui viennent, au courant de mars 2023. Notre objectif est de développer une offre circulaire en fin de vie, inciter notre communauté à l’action et à participer à cette économie circulaire. En échange, nos clients pourront bénéficier d’une remise sur un prochain produit chez nous.
On réfléchit également à proposer à nos clients de redonner un certain montant à des associations avec qui nous passons des partenariats. Comme nous sommes une entreprise à mission, c’est important pour nous. Nous travaillons avec des associations à but environnemental et à but de réinsertion des jeunes à travers le sport.
Romain : C’est un label intégrant à la fois la partie éco-conception et éthique environnementale. “Cradle to cradle”, cela veut littéralement dire “du berceau au berceau” en anglais. L’idée est de faire en sorte que tout ce que l’on utilise au début de notre production, reviennent d’où il vient.
Chez Circle, toutes les matières que l’on utilise sont des matières recyclées (bouteilles en plastiques récupérées autour des déchèteries). En fin de vie, nous avons une solution de recyclage.
C’est un principe qui permet d’éviter de polluer en réutilisant nos ressources. C’est un challenge collectif que nous devons mener, et Circle aspire à être pionnière là dedans.
Romain : Ce qui est important, ce sont la traçabilité et la transparence. Nous avons identifié toutes les parties prenantes de la fabrication de nos produits.
Déjà, nous nous obligeons à faire en sorte que tous les composants viennent d’Europe. C’est d’ailleurs pour cela que la basket a pris du temps à arriver chez Circle : c’est un domaine qui est en train de se réindustrialiser en Europe.
Il y a deux raisons à une production européenne.
Tout d’abord, une raison sociale. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons ont mis en place des programmes d’engagement social, un minimum de salaires obligatoire, le droit au chômage, l’assurance maladie, et un droit du temps de travail maximum. C’est absolument énorme par rapport à l’ensemble de l’industrie, surtout en Asie. Lorsque l’on produit en Europe, on peut vérifier que les droits du travail et le bien être des employés sont respectés.
Nous allons souvent auditer les ateliers afin de s’assurer que tout se passe bien. On veut rencontrer les employés des ateliers et on veut qu’ils comprennent le sens de ce que l’on met en place.
Récemment, nous avons fait une collaboration avec Alexandra Rosenfeld, qui est une professeur de yoga engagée. Nous sommes partis dans une de nos usines et avons offert un cours de yoga aux employés. Ça parait anodin comme ça, mais ce cours leur a fait beaucoup de bien, tout en sachant que les métiers d’usines sont encore aujourd’hui assez dures. On a continué à échanger avec eux par la suite afin qu’il puisse intégrer le yoga à leur routine s’ils le souhaitaient.
Ensuite, il y a une raison environnementale.
Si l’on prend la teinture, l’ensemble des produits utilisés en Asie sont interdits en Europe.
Sur les matières, il est très difficile de s’assurer que l’on commande réellement une matière recyclée. Or, en Europe, on a une traçabilité complète.
Et enfin, un des enjeux que l’on oublie souvent alors qu’il est crucial, c’est le mix énergétique utilisé pour la fabrication des produits. Dans les chaussures de running, 75% de l’impact carbone de la chaussure vient du mix énergétique !
Or, la majorité des chaussures de running sont faites au Vietnam ou en Chine, où l'énergie est composée à plus de 95% de charbon.
Alors qu’en Europe, la production des chaussures dépend d’énergies “carbon neutral”. Ca ne saute pas aux yeux, mais c’est ça qui compte vraiment et c’est là dessus que nous devons agir si nous voulons réduire nos émissions.
Il y a aussi les transports. En produisant en Europe, on est à moins de 1200 km de nos usines. On reste en France, au Portugal, en Espagne, en Italie et en Autriche. Cela correspond à environ 3 à 6% de l’impact carbone du produit.
Enfin, nous refusons aussi le transport en bateau, car les bateaux de fret participent à la destruction de l’écosystème marin.
Romain: Nous utilisons du Lyocell (qu’on appelle aussi Tencel) que nous mélangeons avec de l’élasthanne biodégradable. Nous l’utilisons sur toutes les gammes de sweat, de t-shirt, notamment la capsule get lucky. C’est novateur, cela procure une sensation unique. C’est un tissu léger, extensible, naturellement thermo-régulant : toutes les propriétés nécessaires pour le sport !
Nous avons créé un cahier des charges pour ce tissu, qui doit être à la fois plus écologique, efficace, et design.
Romain : Au début de Circle, nous nous sommes posé la question suivante : où mettre l’étiquette ? Puis, nous nous sommes demandé pourquoi il était forcément nécessaire de mettre une étiquette sur chaque produit.
C’est alors que l’on s’est dit qu’il suffisait de mettre les éléments obligatoires sur le vêtement, et d’autres informations sur un QR code. Il y a déjà une logique d’éco-conception, c'est-à-dire que l’on ne veut pas rajouter de matières inutiles.
Mais il y a aussi un rôle de sensibilisation : le QR code permet au client de se renseigner sur les origines de son produit. C’est un peu comme le passeport du produit. On peut y voir les matières utilisées, où les produits ont été fabriqués, leur impact environnemental, les certifications, et les conseils d’entretien qui apprennent au client à faire durer le produit le plus longtemps possible.
Peux-tu me décrire le début de l’aventure Circle Sportswear ?
Romain : J’ai une passion depuis toujours, qui est celle du sport. J’ai fait du cross, du ski, du tennis. Le sport a alimenté ma vie et il accompagne mon quotidien. Je suis aussi passionné d’économie et je m’intéresse beaucoup à l’économie circulaire. C’est pourquoi j’avais envie de me lancer là dedans.
J’ai voyagé partout dans le monde, et mes voyages m’ont fait comprendre à quel point nos paysages étaient frappés par la pollution plastique et microplastique.
Lorsque je suis revenu à Paris, un jour, je me suis mis à courir. Alors que j’ouvrai ma garde-robe, je me suis rendu compte que mes produits de sport étaient tout l’inverse du reste de mes vêtements : fabriqués à l’autre bout du monde, matières issues du plastique lui-même dérivé du pétrole…
Pour moi, ça semblait super contradictoire : tous les grands sportifs sont engagés pour la nature, surtout ceux qui pratiquent un sport outdoor. Pourtant, nos équipements sportifs ne se retrouvent pas du tout là-dedans.
Le grand principe de Circle, c’est d’avoir des produits de sport éco-concus en boucle fermée. On fait en sorte d’avoir un éco-design en amont de la production, et on construit un cahier des charges rigoureux. On fabrique également nos produits en Europe.
T-shirt JIM et Legging AVA x Alexandra Rosenfeld Circle Sportswear
La circularité est au coeur de votre marque, peux tu me décrire ce parcours circulaire, de l’approvisionnement des matières jusqu’à la fin de vie des produits ?
Romain : Cette démarche circulaire a été mise en place progressivement. Le produit Circle doit durer dans le temps, la priorité est donc de penser en amont à la fin de vie du produit. Le but, c’est d’activer les solutions de fin de vie le plus tard possible, c'est-à-dire que le produit doit durer très longtemps.
Une des solutions, c’est de réparer le produit. Nous sommes en train de travailler sur la gestion de la fin de vie du produit, que l’on va lancer dans les mois qui viennent, au courant de mars 2023. Notre objectif est de développer une offre circulaire en fin de vie, inciter notre communauté à l’action et à participer à cette économie circulaire. En échange, nos clients pourront bénéficier d’une remise sur un prochain produit chez nous.
On réfléchit également à proposer à nos clients de redonner un certain montant à des associations avec qui nous passons des partenariats. Comme nous sommes une entreprise à mission, c’est important pour nous. Nous travaillons avec des associations à but environnemental et à but de réinsertion des jeunes à travers le sport.
Vous possédez le label Cradle to Cradle, peux-tu nous présenter ce label plus en détail ?
Romain : C’est un label intégrant à la fois la partie éco-conception et éthique environnementale. “Cradle to cradle”, cela veut littéralement dire “du berceau au berceau” en anglais. L’idée est de faire en sorte que tout ce que l’on utilise au début de notre production, reviennent d’où il vient.
Chez Circle, toutes les matières que l’on utilise sont des matières recyclées (bouteilles en plastiques récupérées autour des déchèteries). En fin de vie, nous avons une solution de recyclage.
C’est un principe qui permet d’éviter de polluer en réutilisant nos ressources. C’est un challenge collectif que nous devons mener, et Circle aspire à être pionnière là dedans.
T-shirt Sport ICONIC Circle Sportswear
Vous produisez au Portugal et vous fournissez en matières en Union Européenne. Peux-tu nous en dire plus sur vos ateliers, sur les dimensions environnementales et sociales ?
Romain : Ce qui est important, ce sont la traçabilité et la transparence. Nous avons identifié toutes les parties prenantes de la fabrication de nos produits.
Déjà, nous nous obligeons à faire en sorte que tous les composants viennent d’Europe. C’est d’ailleurs pour cela que la basket a pris du temps à arriver chez Circle : c’est un domaine qui est en train de se réindustrialiser en Europe.
Il y a deux raisons à une production européenne.
Tout d’abord, une raison sociale. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons ont mis en place des programmes d’engagement social, un minimum de salaires obligatoire, le droit au chômage, l’assurance maladie, et un droit du temps de travail maximum. C’est absolument énorme par rapport à l’ensemble de l’industrie, surtout en Asie. Lorsque l’on produit en Europe, on peut vérifier que les droits du travail et le bien être des employés sont respectés.
Nous allons souvent auditer les ateliers afin de s’assurer que tout se passe bien. On veut rencontrer les employés des ateliers et on veut qu’ils comprennent le sens de ce que l’on met en place.
Récemment, nous avons fait une collaboration avec Alexandra Rosenfeld, qui est une professeur de yoga engagée. Nous sommes partis dans une de nos usines et avons offert un cours de yoga aux employés. Ça parait anodin comme ça, mais ce cours leur a fait beaucoup de bien, tout en sachant que les métiers d’usines sont encore aujourd’hui assez dures. On a continué à échanger avec eux par la suite afin qu’il puisse intégrer le yoga à leur routine s’ils le souhaitaient.
Ensuite, il y a une raison environnementale.
Si l’on prend la teinture, l’ensemble des produits utilisés en Asie sont interdits en Europe.
Sur les matières, il est très difficile de s’assurer que l’on commande réellement une matière recyclée. Or, en Europe, on a une traçabilité complète.
Et enfin, un des enjeux que l’on oublie souvent alors qu’il est crucial, c’est le mix énergétique utilisé pour la fabrication des produits. Dans les chaussures de running, 75% de l’impact carbone de la chaussure vient du mix énergétique !
Or, la majorité des chaussures de running sont faites au Vietnam ou en Chine, où l'énergie est composée à plus de 95% de charbon.
Alors qu’en Europe, la production des chaussures dépend d’énergies “carbon neutral”. Ca ne saute pas aux yeux, mais c’est ça qui compte vraiment et c’est là dessus que nous devons agir si nous voulons réduire nos émissions.
Il y a aussi les transports. En produisant en Europe, on est à moins de 1200 km de nos usines. On reste en France, au Portugal, en Espagne, en Italie et en Autriche. Cela correspond à environ 3 à 6% de l’impact carbone du produit.
Enfin, nous refusons aussi le transport en bateau, car les bateaux de fret participent à la destruction de l’écosystème marin.
Pouvez vous nous en dire plus sur vos matières eco-responsables, notamment le Tencel ?
Romain: Nous utilisons du Lyocell (qu’on appelle aussi Tencel) que nous mélangeons avec de l’élasthanne biodégradable. Nous l’utilisons sur toutes les gammes de sweat, de t-shirt, notamment la capsule get lucky. C’est novateur, cela procure une sensation unique. C’est un tissu léger, extensible, naturellement thermo-régulant : toutes les propriétés nécessaires pour le sport !
Nous avons créé un cahier des charges pour ce tissu, qui doit être à la fois plus écologique, efficace, et design.
Vous vous engagez pour plus de traçabilité, peux-tu nous parler du QR code sur vos vêtements, qui permet de renseigner le consommateur sur la provenance de son produit et ses caractéristiques de recyclabilité ?
Romain : Au début de Circle, nous nous sommes posé la question suivante : où mettre l’étiquette ? Puis, nous nous sommes demandé pourquoi il était forcément nécessaire de mettre une étiquette sur chaque produit.
C’est alors que l’on s’est dit qu’il suffisait de mettre les éléments obligatoires sur le vêtement, et d’autres informations sur un QR code. Il y a déjà une logique d’éco-conception, c'est-à-dire que l’on ne veut pas rajouter de matières inutiles.
Mais il y a aussi un rôle de sensibilisation : le QR code permet au client de se renseigner sur les origines de son produit. C’est un peu comme le passeport du produit. On peut y voir les matières utilisées, où les produits ont été fabriqués, leur impact environnemental, les certifications, et les conseils d’entretien qui apprennent au client à faire durer le produit le plus longtemps possible.
