Dans cette entrevue avec EMMA B, artiste polyvalente évoluant entre les sphères de la musique et de la mode, L’Exception plonge au cœur de sa vie effervescente. Entre ses sets en tant que DJ et la gestion de son shop vintage, Oldē, EMMA B nous dévoile les coulisses de son parcours singulier et passionnant. Cet échange offre un aperçu privilégié de la créativité bouillonnante et de l'empowerment féminin qui la caractérisent.

Emma, quand on parcourt tes réseaux sociaux, on voit que tu as quotidien bien rempli ! Comment pourrais-tu nous résumer ce que tu fais dans la vie ?



Je dirai que ma vie oscille entre mes 2 activités : ma DJ life le week-end et aussi la semaine pour préparer les sets, parfois les podcasts, écouter les promos etc. Mais également celle de mon shop vintage, Oldē, qui me prend plus ou moins de temps la semaine quand je dois organiser les pop up, shootings, sourcing de pièces, events…

Comment as-tu commencé ton activité de DJ ?



Je viens du sud de la France et à l’époque je sortais pas mal dans les raves. On n’avait pas trop de clubs cool, c’était plutôt du commercial. Donc je suis rentrée dans ce monde assez spécial qu’est la rave party et j'ai vraiment eu mon premier coup de cœur musical. Cela a été une révélation, j’ai écouté vraiment de tout et l’envie de mixer est venue de là. Mais comme j’étais assez jeune, il était plus raisonnable de finir ses études et de voir plus tard ce qu’il adviendrait.

Arrivée à Paris, j’ai bossé dans un magazine et je couvrais pas mal de festivals, soirées etc. et puis un de mes colocs a emménagé et je lui ai demandé si je pouvais utiliser ses platines pour apprendre à mixer. J’ai commencé sur vinyle, c’était assez dur et puis j'ai rapidement acheté mon matériel et je m’entrainais le soir, like a « bedroom DJ ».
Le covid est arrivé et comme j’étais en freelance, pas mal de mes clients avaient coupé les budgets donc j’ai pris ce temps que j’avais pour pouvoir bosser sur le mix, la musique etc.

INTERVIEW EMMA B

Tu produis également des musiques, quelles sont tes inspirations ? As-tu un processus créatif bien à toi ?



Tout dépend le mood dans lequel je suis je pense. Je peux produire des tracks dans un mood « fête », ou toujours électronique mais avec une touche mélancolique.

Cela va aussi dépendre de ce que je dois faire, si je dois produire pour une marque je suis le brief créatif, ou également si je dois bosser sur le remix d’un artiste, je garde une ligne directrice, je pense que ça dépend de plein de facteurs mais surtout du mood dans lequel je suis et des inspirations du moment également.

Quelle est la première marque à avoir fait appel à toi pour une soirée ? Comment t'es-tu sentie à ce moment ?



La première marque c’était pendant le covid pour faire un live, c’était Molly Bracken. C’était marrant car les lives c’est toujours un peu délicat, tu n’as pas de public du coup ça biaise un peu le mix je trouve, ça peut manquer d’énergie par rapport à un set avec du public mais c’était fun car c’était le premier, j’étais super contente qu’on me contacte pour ça.
Et ensuite post covid, c’était Givenchy, pour un événement sur 2 jours. Je mixais pour les invités mais également pendant les cours de danse qu’il y avait comme activité, j’avais adoré!

INTERVIEW EMMA B

C'est de cette façon que tu as peu à peu mis les pieds dans le monde de la mode ou c'était déjà une passion bien avant ça ?



Non non c’était plutôt avant, en premier via mon blog, et ensuite via mon shop.
Je bossais déjà avec des marques à l’époque, et cela s’est développé avec la musique.

Parle-nous de ton projet OLDE ! Qu'est-ce que c'est ?



C’est un shop vintage via lequel je vends mes dernières pépites.

Qu'est ce qui t'a motivé à lancer ce projet ?



J’ai lancé le projet il y a de ça plusieurs années désormais, j’ai quitté mon job de l’époque pour lancer mon propre bébé, un projet qui réunissait mes 2 passions, le vintage et la mode. Je suis partie d’un constat simple : nous sommes saturés de produits et les archives recèlent de trésors que les nouvelles générations ne demandent qu'à découvrir.
Petite, je chinais beaucoup avec ma mère, je découvrais des pièces sublimes : des meubles, des pièces vintage, des vinyles, etc. J’ai donc voulu retransmettre cette passion aux générations futures.

Quelles sont les pièces que tu préfères chiner ? Tu as une technique spécifique pour trouver LA pièce ?



J’adore chiner les pièces de créateurs. Je chine de tout mais je vais dire que j’ai un faible pour les belles robes, mais aussi les manteaux en cette saison, je trouve que ça termine un look à la perfection.
Une technique je dirai la patience [rire], il y a beaucoup de pépites à dénicher, mais LA pièce requiert souvent quelques mois voire années !

INTERVIEW EMMA B

On te laisser terminer cette phrase : “OLDE dans 5 ans c'est…”



C’est un peu prétentieux peut-être mais j’espère pouvoir dire que « Oldē dans 5 ans c’est une référence du vintage à Paris ! »

Emma B en soirée, elle porte quoi ?



Des pièces confortables premièrement ahah. J’aime être stylée mais aussi me sentir bien et confortable pour danser, faire des mouvements etc.
Quand je joue en club, baskets ou shoes plates, jamais de talons (sauf peut-être quand je vais jouer pour des marques).
Sinon j’aime bien m’habiller un peu street-wear, baggy, baskets et tee-shirt large. Mais je peux aussi mettre une robe et des boots, ça va dépendre du mood, du lieu, et de la température aussi [rire].

Quelles-sont les pièces que tu préfères chez L'Exception ?



Cela va dépendre des marques mais je trouve que la sélection manteau est super cool !

J'adore les bijoux de chez Bonanza, le manteau léopard de chez Heimstone, ou encore la sélection de bottes en cuir ! Gros coup de coeur pour les bottes zèbres de chez Iro !

INTERVIEW EMMA B

Pour finir, tu prônes et tu représentes d'une certaine manière l'empowerment féminin. Que dirais-tu aux femmes qui n'osent pas s'exprimer à travers un certain style, ou qui ont peur de porter certains vêtement à cause du regard des autres ? Comment tu les motiverais ?



J’ai longtemps souffert du regard des autres. Cela a commencé quand j’étais dans mon village et que je faisais des photos pour mon blog, on s’est souvent moqué de moi. Au fur et à mesure des années, j’ai pris confiance en moi et je me suis surtout demandé pourquoi je faisais ça. Etait-ce pour les autres? Pour moi ? Que m’apportaient-ils ? Finalement je me suis rendue compte que tout ce que je faisais c’était pour moi, et qu’avoir mes propres choix, mon style, ma direction de vie, me rendait heureuse et je n’avais pas besoin d’avoir l’approbation des autres.

Cela a été assez compliqué également de me lancer en tant que DJ. J’ai été beaucoup critiquée, car je venais d'un milieu mode, et les personnes présentes depuis quelques temps (des DJ hommes principalement) ne voyaient pas d’un bon oeil mon arrivée dans le milieu.
Cela a été un combat chaque jour de me faire respecter pour qui j’étais, mais également en tant que DJ.

Aujourd’hui, même si je ne suis pas aimée de tous et j’ai retenu qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, j’ai enfin confiance en moi, je sais dans quelle direction je vais, et de qui je veux être entourée. Mon conseil serait donc d’écouter son coeur, ses choix, ses envies, de se mettre des « oeillères » si les gens ne veulent pas vous aider ou vous critiquent dans vos choix, car au final, ce ne sont sûrement que des envieux et la seule personne qui connaît le mieux votre motivation et votre volonté, c’est vous-même.

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INTERVIEW EMMA B